8 septembre 2016

PORTRAIT – E. Morey (Temporis Colombes) : « C’est en marchant qu’on devient chef d’entreprise, mais aussi en trébuchant… l’important c’est de ne pas tomber !

A 38 ans, après douze années de carrière dans la finance, Emmanuel Morey est devenu franchisé Temporis à Colombes, en proche banlieue parisienne. Une ouverture réalisée seulement trois mois après le départ de son dernier poste.

De formation technique

Dans tout itinéraire professionnel, chacun recherche les opportunités permettant de faire converger sa carrière vers ses rêves profonds. Désormais franchisé Temporis à Colombes, en proche banlieue parisienne, Emmanuel Morey s’est engagé dans le vaste et complexe domaine de la finance dans le but de se mettre à son compte, comme la plupart des membres de sa famille, et de parvenir à exprimer pleinement ses propres valeurs dans son activité quotidienne. La reconnaissance sincère de certains de ses intérimaires, souvent issus de quartiers sensibles, qu’il parvient à placer en entreprise, et parfois à faire accéder à un emploi définitif, lui procure aujourd’hui un plaisir d’une toute autre dimension que les félicitations convenues de ses supérieurs hiérarchiques  reçues dans son ancienne vie de banquier.

Ce parcours du secteur bancaire au travail temporaire commence par…  un diplôme de niveau Bac+3, en mécanique, productique et nouveaux matériaux.

« Je voulais à l’époque me lancer dans l’industrie de la compétition de moto. La réalité de ce secteur de niche m’a rattrapé : très peu de débouché ! J’effectue alors mon service militaire dans le secteur de la recherche nucléaire. Je m’aperçois que la technique m’ennuie, et que j’étais davantage doué pour le contact, car on m’avait confié la gestion des appels d’offre du bureau d’études. Pour acquérir, une double compétence technique et commerciale, j’ai repris des études afin d’obtenir un DESS en Marketing Ventes  », se souvient Emmanuel Morey.

Passionné de bourse

De retour à la vie civile, il entre dans le secteur de la finance.

« C’est un monde beaucoup plus vaste et complexe qu’on ne l’imagine, ouvrant sur une multitude de postes aux domaines d’intervention très différents. Mon rêve était d’intégrer une société de bourse. Depuis l’âge de 17 ans, j’aime étudier les marchés d’actions et investir sur des entreprises. Je démarre dans la vente de crédits « conso », domaine qui ne correspondait pas à mon éthique personnelle. Peu de temps après, je rejoins une société de bourse en ligne. Je démarchais une clientèle de particuliers haut de gamme, et les conseillais sur leur stratégie d’investissement. Dans un contexte de crise, après le 11 septembre, on fonctionnait « à l’américaine » : dès que les résultats commerciaux étaient moins bons, on vous virait. Alors que je figurais dans les meilleurs résultats, j’ai été convoqué après deux mois en légère baisse et on m’a fait comprendre que ma situation était précaire. Après 5 ans, profitant du rachat de ma société par le groupe Crédit Agricole, j’ai saisi l’opportunité d’un changement de poste. Je suis devenu responsable du pôle professions libérales au sein de la direction du marché des professionnels au siège de Crédit Agricole SA. Un travail intéressant de marketing, commercial et lobbying à un haut niveau, notamment avec des personnalités importantes. En 2008, on m’a proposé de prendre la responsabilité du pôle Franchise et Commerce Associé », note Emmanuel Morey.

La franchise, pour accéder à l’indépendance

L’entrepreneuriat devient une évidence après 12 ans de carrière salariée dans la finance.

« Dans ma famille, pratiquement tout le monde est indépendant, dans l’architecture d’intérieur, la menuiserie ou l’horticulture. Je cherchais une idée de business sur un secteur porteur. Je connais la dureté du travail, une valeur inculquée par mes parents, et par mes différents jobs d’été puisque j’ai été charpentier-couvreur et même rippeur ! Je voulais créer une entreprise dans un esprit serein, avec une perspective sérieuse  de réussite. Donc une affaire dégageant de la marge et viable, avec une vision stratégique pour son développement. J’ai ainsi pensé à me lancer dans différents secteur d’activités… Quand on m’a proposé le pôle Franchise et Commerce Associé, j’ai accepté, certain que ce mode de création d’entreprise m’aiderait à franchir le pas vers l’indépendance et à trouver la bonne enseigne.

Cursus des jeunes manageurs

C’est pourtant la rencontre avec un entrepreneur qui a joué le rôle de révélateur.

« Il m’a interrogé sur une réponse qui tardait à venir et engageait l’avenir de sa société : « Qui prend la décision dans votre banque pour valider notre dossier de partenariat ? ». En réalisant que je n’étais maître d’aucune décision et qu’elle devait l’objet de multiples comités, j’ai décidé de prendre mon destin en main. En parallèle de mes responsabilités, j’ai intégré un cursus de formation interne au Crédit Agricole : le cursus national des jeunes managers. J’ai travaillé entre autre  sur un sujet « ressources humaines » : la diversité en entreprise, ce qui a provoqué mon intérêt pour le recrutement. Je me suis rendu compte notamment que les grandes entreprises, qui prône des valeurs, dont celle de la diversité, ne les appliquent pas elles-même ! La composition de notre département en était un témoignage criant… Après 12 ans de finance, riche d’une belle expérience, mais faisant le constat amer d’une insatisfaction croissante, j’ai contacté Pierre Moritel, que j’accompagnais sur les demandes de financements de ses franchisés. En 2010, à 38 ans, je me sentais prêt  à un nouveau défi ! J’ai pu profiter d’un plan social et démarrer dans des conditions plutôt sereines, avec un accompagnement financier et à la création d’entreprise », explique Emmanuel Morey.

Franchise : de la théorie à la pratique

Temporis s’impose rapidement comme son choix.

« Aucun autre réseau de franchise ne m’attirait, même dans le secteur de l’immobilier ou de la restauration rapide. Mon épouse me sentait plus à l’aise dans des relations B to B, et j’aimais vraiment le relationnel avec les chefs d’entreprise. Temporis m’apparaissait comme un réseau sain. Par rapport à ce que je connaissais en théorie de la franchise, je n’imaginais pas que l’on pouvait mettre à disposition du franchisé une telle richesse d’outils, et même une telle richesse humaine à travers la structure opérationnelle du franchiseur.

De mon dernier jour à Crédit Agricole SA, le 30 septembre 2010, à l’ouverture de mon agence, le 23 décembre 2010, ce fut un véritable marathon ! Bien qu’étant issu du secteur bancaire, l’obtention des financements n’a pas été une mince affaire. Dans le travail temporaire, j’avais trois besoins spécifiques : un financement à moyen terme – avec un apport personnel important -, une ligne d’escompte en valeur de 150 000 euros en raison de forts besoins de trésorerie, et enfin, une garantie financière de 114 000 euros, obligatoire dans mon nouveau métier. J’ai rencontré cinq banques, et quasiment toutes m’ont accordé le financement à moyen terme. Malheureusement, on me proposait une solution d’affacturage onéreuse au lieu de la ligne d’escompte en valeur.

Une seule banque, qui n’est pas le réseau où j’ai fait ma carrière, a accepté toutes mes conditions. J’ai en effet eu la chance de rencontrer un expert-crédit, qui a bien compris mes problématiques et a pu peser sur la décision finale en raison de sa légitimité dans la structure. Grâce aux conditions obtenues, je n’ai aujourd’hui que les intérêts du crédit à payer dans mes charges financières. Pendant la formation de Temporis, j’ai même pu passer quinze jours chez  une franchisée, Catherine Mangin, spécialiste du transport – un secteur majeur de ma zone de chalandise » souligne Emmanuel Morey.

Choc des cultures

Habitant Asnières, et après avoir envisagé de se rapprocher de sa belle-famille à Nice, Emmanuel Morey s’implante à Colombes.

« Ma zone de chalandise compte Gennevilliers, le deuxième port autonome d’Europe avec des besoins en intérimaires dans la logistique et le transport, et Argenteuil, place importante de l’aéronautique avec une myriade de PME sous traitant  de Dassault et Safran. Si je connaissais le tissu économique et la géographie des lieux, je repartais de zéro au niveau de mon réseau d’affaires. J’étais un bébé entrepreneur et devais me recréer un statut. C’est en marchant qu’on devient chef d’entreprise, mais aussi en trébuchant… l’important c’est de ne pas tomber !

Placée à dix minutes en voiture de l’ensemble de ma zone de chalandise, hors bouchons parisiens, notre agence est située face à la gare de Colombes. Elle se repère facilement, mais l’important flux drainé s’avère parfois problématique. Il nous a fallu appréhender le choc des cultures avec des intérimaires souvent issus des quartiers sensibles, et quelquefois enclin à des débordements. Nous savons désormais comment nous comporter face à cette typologie de personnes, en adoptant la « zen-itude » ! Trouver des intérimaires fiables dans cet univers particulier est aussi une complication dont nous avons fait une force, en proposant à nos clients entreprises des profils adaptés et zen !», relève Emmanuel Morey.

Petit supplément d’âme

« Dans cette aventure, j’ai notamment pu compter sur mon assistante de gestion, Jessica, qui a intégré ma société quasiment au début de l’aventure, et qui est aujourd’hui quasiment capable de gérer l’agence. Sa compétence est même reconnue par notre franchiseur, puisque nous sommes devenus en 2013 agence formatrice pour les futurs AG.

Le quotidien de notre activité est riche au niveau humain. Nous recrutons beaucoup de personnes étrangères, qui nous « font voyager » lorsqu’ils nous racontent leur vie au pays. Leur reconnaissance, parfois marquée par des cadeaux alors qu’ils sont dans des situations précaires, est bien plus gratifiante que la reconnaissance de mon ancienne direction. Le top, c’est lorsque nous arrivons à leur trouver un CDI. On a permis une dizaine d’embauches cette année. Nous avons une bonne image auprès de nos intérimaires, dont certains m’appellent gentiment « The boss ». Même lorsque nous refusons un  candidat, nous faisons en sorte qu’il reparte avec le sourire ou en confiance, en lui donnant d’autres solutions alternatives. C’est le fameux petit supplément d’âme promis par Laurence Pottier Caudron.

Avec l’accompagnement du réseau, je me sens aujourd’hui moins stressé en tant que chef d’entreprise Temporis que salarié du Crédit Agricole, et peut me consacrer à 100% sur le développement. Nous sommes formés au quotidien par les équipes du franchiseur, des personnes compétentes et agréables. On applique la méthodologie Temporis, comme le montre la note élevée obtenue lors du dernier audit sur le respect du concept. Aujourd’hui, ce n’est presque que du bonheur, même si ce n’est pas toujours simple… L’agence commence à s’installer durablement sur son territoire et être reconnue. Pour réussir dans l’entrepreneuriat, il faut aimer les gens et ne pas le faire uniquement pour l’argent », indique Emmanuel Morey.

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