26 janvier 2015

PORTRAIT – David Sauvan (Temporis Besançon) : « Salarié, j’étais cité en exemple pour mieux canaliser mes velléités de promotion »

A 38 ans, David Sauvan a réalisé presque toute sa vie professionnelle dans le secteur du travail temporaire, et se projette encore longtemps dans ce métier de dialogue complexe. Responsable d’agences dans un réseau succursaliste, il a fini par prendre conscience, en septembre 2008, de ses capacités à pratiquer la même activité à son compte, avec le soutien d’un franchiseur.

Attiré par la fonction commerciale, passionné par le côté humain du métier

David Sauvan a pratiquement réalisé toute sa carrière professionnelle dans le secteur du travail temporaire. Même si tout a débuté un peu par hasard…

« Après des études de droit qui ne m’ont pas convenu, j’ai accepté un emploi de serveur dans un bar glacier haut de gamme. Ce job alimentaire m’a révélé mon goût du contact et du commercial. Il m’a aussi montré la nécessité de devoir reprendre des études pour se donner les moyens d’évoluer professionnellement. J’ai donc décroché un BTS Force de vente. Au retour de mon service militaire, je tombe sur une petite annonce : un des trois grands réseaux succursalistes du travail temporaire recherchait un délégué commercial. Il s’agissait de booster le chiffre d’affaires d’agences sur un large secteur donné, en l’occurrence Chalon-sur-Saône, Tournus et Mâcon. Je suis entré par la fonction commerciale dans cette activité, mais cette dernière est devenue une passion à travers son aspect humain. Le travail temporaire est un métier complexe, dans lequel il faut savoir dialoguer avec différentes typologies de clients et les satisfaire tout en s’inscrivant dans un cadre légal », souligne David Sauvan.

Une prison dorée

Durant neuf ans, David Sauvan gravit les échelons au sein du réseau succursaliste, avant de se retrouver face à un plafond de verre.

« En 2001, on me demande de créer de A à Z une agence à Strasbourg. Trois ans plus tard, on me confie l’agence de Dijon, l’une des plus importantes du réseau en termes de chiffre d’affaires. Je prends aussi la responsabilité des deux autres unités, à Chalon-sur-Saône et Nevers, où je nomme d’ailleurs Arnaud Mallia qui m’accompagnait déjà sur Dijon et qui deviendra le futur franchisé Temporis de Mâcon, chef d’agence. Mais en raison de mon niveau d’études, j’étais seulement catalogué par mes supérieurs comme un très bon responsable d’agence. Pour monter dans la hiérarchie du réseau, j’aurai dû repartir dans les études et intégrer une école de Commerce… Pour me conserver au sein de l’entreprise, on m’a offert, comme une prime supplémentaire, un suivi par un coach. Ce travail m’a fait prendre conscience de ce que j’avais mis en place depuis près de dix ans, des valeurs que je portais, et que cette progression ne pouvait se cantonner à la prison dorée proposée par mon employeur. J’étais finalement cité en exemple pour mieux canaliser mes velléités de promotion. Le départ du groupe de mon directeur de zone, que j’affectionnais et qui croyait en moi, a achevé de provoquer un déclic. Il a été remplacé par une personne qui ne raisonnait qu’au travers de tableaux de bord. En septembre 2008, j’ai donc démissionné de mon poste. Le lendemain, Lehman Brothers déposait le bilan. La crise mondiale ne faisait que commencer », se souvient David Sauvan.

Coopté par un franchisé Temporis

Intégrer Temporis comme franchisé ne s’est pas improvisé.

« J’ai rencontré Christophe Gabriot quand j’ai intégré le réseau succursaliste. Il s’occupait alors d’un autre secteur. Depuis qu’il était devenu franchisé, il n’a cessé de m’inciter à le rejoindre. Au-delà de sa réussite, et en visitant plusieurs fois son agence, j’ai pris conscience, à travers son expérience que je possédais déjà tous les préceptes d’un indépendant. J’agissais en tant que salarié comme si c’était ma boutique et sans devoir justifier mes actions à une hiérarchie. Le système de franchise offre une vraie liberté, une émancipation au sein d’un cadre rassurant pour un novice en matière d’entrepreneuriat, avec un coût qui doit être, bien sûr, en rapport avec les services proposés par le franchiseur. Temporis permet à un entrepreneur indépendant d’associer réactivité d’une PME à la force d’un grand groupe. Tout en respectant d’authentiques valeurs, portées par les franchiseurs, Laurence Pottier-Caudron et Pierre Moritel. Cela se constate par exemple dans la qualité du recrutement des nouveaux franchisés. Pour ma part, même si j’ai été coopté par Christophe Gabriot, j’ai réalisé l’intégralité du parcours d’un candidat à la franchise, notamment avec différents entretiens, ce qui est une preuve du professionnalisme de l’enseigne. »

Trois fermetures d’agences de travail temporaire dans la même rue

En mars 2009, associé avec Ghislain Legrand, il ouvre une première agence à Besançon.

« Ghislain était directeur d’une succursale d’un leader dans la vente de matériel électrique, avec une trentaine de salariés sous sa responsabilité. Au moment où nous faisions les travaux de l’agence de Besançon, trois unités, appartenant notamment à de grands réseaux succursalistes, ont fermé dans la rue où nous nous implantions. Par rapport à mon ancienne pratique du métier du travail temporaire, la méthode Temporis m’a apporté deux éléments nouveaux. D’une part, une meilleure sécurisation dans le recrutement des intérimaires, avec un mode de sélection générant de la satisfaction pour eux-mêmes – et donc, leur fidélisation à notre agence – comme pour nos clients entreprises. D’autre part, une formation commerciale avec Pierre Moritel, l’un des deux fondateurs du réseau, qui m’a honnêtement bluffé. C’était comme si je reprenais cette fonction à zéro après dix ans d’intérim. Son approche met le plaisir et le ressenti de vos interlocuteurs au cœur de la relation commerciale, ce qui contribue à des résultats plus fins et obtenus plus rapidement. »

Prix du meilleur démarrage Temporis

Le choix d’une implantation à Besançon est dû à une clause de concurrence de David Sauvan, maintenue sur son ancien lieu d’exercice.

« Mais il s’est avéré gagnant en raison de la typologie des décideurs locaux, souvent des entreprises familiales et d’une taille de 10 à 50 salariés, correspondant bien au concept Temporis. Après six mois d’activité, nous avions déjà une soixantaine d’intérimaires au tableau, ce qui nous a valu le prix du meilleur démarrage au sein de Temporis. Le contexte économique peu favorable nous a poussés à aller sur le terrain de façon plus intensive que les préconisations de l’enseigne. Après quatre années de crise, notre chiffre d’affaires global continue d’augmenter. Et on attend toujours l’embellie… On n’ose imaginer ce que ce sera le jour où le marché se libèrera enfin ! », affirme en souriant David Sauvan.

Un développement continu

En 2010, David Sauvan et Ghislain Legrand créent une agence à Dijon dans une seconde zone de chalandise.

« Nous nous sommes appuyés sur notre réseau de contacts acquis dans nos précédentes activités dans ce lieu géographique, avec une vraie complémentarité dans les secteurs. Le point d’accueil d’Ornans, à 35 kilomètres de Besançon, a été ouvert en octobre 2012, sans étude de marché préalable, sur un ressenti personnel et mes observations en prospection. Situé dans une ville peu facilement accessible pour nos intérimaires depuis la préfecture du Doubs, notamment en hiver, il nous permet de mieux accompagner les besoins en ressources humaines de plusieurs grandes entreprises industrielles localement implantées. En dix mois, 55 intérimaires étaient inscrits au planning, avec un faible coût de charges fixes. J’envisage prochainement deux autres points d’accueil sur des zones au potentiel clairement identifié. »

Prendre et donner en franchise

En octobre 2013, l’agence Temporis de Besançon a été nominée aux trophées de l’IREF.

« Je me projette encore longtemps dans l’activité du travail temporaire. J’ai aujourd’hui la satisfaction d’être à la tête d’une société saine, qui détient les murs de ses deux principales agences. Mais rien n’est jamais définitivement acquis dans l’entrepreneuriat. De lourds aléas peuvent toujours remettre en question le développement de votre affaire. Pour rester en veille sur mon marché, je suis régulièrement en contact avec d’autres franchisés pour échanger sur notre quotidien d’entrepreneur : le métier de l’intérim pur et dur, la gestion des risques, le meilleur montage en termes d’organisation de société pour un développement sur plusieurs points de vente… En franchise, il faut partager ses informations, et ne pas intégrer un réseau seulement pour prendre sans jamais rien donner. Je ne participe pas à une Commission Dialogue, Travail et Concertation, mais régulièrement à des opérations Temporis Première. Pour réussir sa création d’entreprise, il est aussi indispensable de transmettre les valeurs du réseau à ses propres salariés, tout en étant exemplaire dans son comportement. A plus forte raison quand la taille de la structure entrepreneuriale est réduite et optimisée. Même en franchise, un entrepreneur reste toujours seul face à ses responsabilités. »

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